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Fan de Fiction
8 février 2007

New York - Miami

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J’adore les road trip. Non pas que j’en ai réellement déjà fait – il faudrait d’abord que j’ai une voiture, et je préfère de toute façon prendre le train – mais je parle des films qui racontent un road trip. L’expression est à prendre de manière générale, le ou les personnages principaux doivent aller d’un point à un autre, le film se finit quand ils arrivent à destination, ils sont parfois réticents à partir, parfois excités, ils créent toutes sortes de lien en route, leur moyen de transport est atypique et surtout ils apprennent à se connaître en route (eux-mêmes et entre eux) parce que tout road movie peut se résumer par cette phrase, qui sonne cliché, je suis d’accord : ‘l’important, c’est le voyage, pas la destination’. Ils arriveront grandis, ou du moins changés.

Ce que j’aime dans le road movie, en dehors du fait que c’est un genre qui ne peut faire l’impasse sur la psychologie de ses personnages, c’est que c’est un sujet complètement casse gueule, un genre avec lequel on ne peut pas tricher ; celui qui fait un bon road movie est forcément un très bon réalisateur/ cinéaste. Le dernier – et meilleur – road movie en date, c’est Little Miss Sunshine.

Mais je m’éloigne totalement du sujet, il s’agissait juste de faire une introduction pour prouver (si c’était nécessaire) que New York- Miami était bel et bien un road movie, et que j’étais persuadée de l’aimer avant même de l’avoir vu. En bref, c’est l’histoire d’une jeune femme riche et pourrie gâtée (Claudette Colbert) qui vient d’épouser un homme juste pour embêter son père et pour faire valoir son indépendance. Elle est à New York avec son père, qui veut annuler son mariage, elle s’enfuit. Dans le bus en direction de Miami qu’elle prend pour rejoindre son mari, elle rencontre : des difficultés à survivre avec un budget restreint, le danger que quelqu’un la reconnaisse et la signale à son père pour empocher une grosse récompense et Clark Gable. Pour moi, et je suis consciente combien c’est réducteur, l’acteur se limitait au personnage de Rhett Butler ; je l’avais vu dans d’autres films, mais il m’était difficile de distinguer les deux quand le poster de Gone With The Wind trône au dessus de mon ordinateur. Bref, il n’empêche qu’il est excellent dans ce rôle de journaliste, personnage charmant qu’il dissimule sous des allures de goujat et possédant un sens de la répartie absolument géniale. En fait, c’est un grand romantique un peu bougon, qui décide d’aider une fille à moitié parce qu’elle est mignonne et qu’elle l’attendrie, et à moitié parce qu’elle peut lui rapporter un article sensationnel. Les dialogues sont excellents, les répliques font mouche, et permettent de créer une relation toute particulière entre les deux personnages, intime et adorable.

Ce film est ce qu’on pourrait appeler une comédie romantique, mais la différence avec ce qu’on entend aujourd’hui par comédie romantique, c’est que Capra est aux commandes. Et il fait prendre au film une toute autre dimension. Celle d’un film qui raconte la rencontre de deux personnages, qui critique subtilement les mauvais côtés de la richesse, le fait de se marier sans amour, le ridicule fonctionnement d’un journal prêt à tout pour obtenir LE scoop. Le scénario a l’intelligence de ne pas faire de Ellie un personnage antipathique ; elle est pourrie gâtée et capricieuse au début, mais elle devient très vite attachante. Le personnage de son père suit à peu près la même évolution : au départ autoritaire et presque étouffant, il devient compréhensif et permet la réunion de sa fille avec celui qu’elle aime.

J’aime ce genre de comédies à plusieurs couches, qui se permettent de faire une critique de la société tout en racontant une histoire d’amour de très très bonne qualité. Les dialogues sont magnifiques, soignés, et j’ai tout de même l’impression que la comédie était un genre pris plus au sérieux qu’aujourd’hui.

Il paraît que c’est le film de la consécration pour Capra, le premier film de l’histoire du cinéma à avoir reçu les cinq oscars les plus importants : meilleur film, acteur, actrice, réalisateur et scénario. En dépit de tout ce qu’on peut dire sur les Oscars, ça ne m’étonne pas.

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